Sédentaire ou nomade ?

Installation oiseaux morts naturellement


Nomade et Sédentaire !


Ici et là pour toujours, là-bas et loin en même temps. Blanc ou noir, on 

ne sait jamais vraiment. L'oiseau poursuit sa route même après sa mort.
 
Un souffle.
 
Prêt à jaillir à la moindre brise, sa plume vacille d'être restée si 
longtemps inerte. Liberté de voler retrouvée dans cette position, figé au 
bout d'un mât. Etre immobile l'emmène au delà de son cœur sclérosé et 
de son âme oubliée. Nomade à la vie et à la mort, sédentaire au dernier 
souffle.

Présent ici et déjà sur l'horizon.

Voler.

Comme lui, nous sommes des sédentaires et des nomades dans l'esprit. Des 
sédentaires-nomades en manque d'espaces et des nomades-sédentaires en 
manque de toits. Même sur le chemin de la vie, nous sédentarisons notre 
nomadisme. Perdus entre deux vols de rêves mouvants sur nos vies fixées là. 
Vol de nos peurs et Vol de notre cœur. L'oiseau n'a pas peur de voler 
et il le transmet à son oisillon. C'est une question de vie ou de mort. 
C'est l'amour. La mort est là, elle accompagne la vie. Ni sédentaire, ni 
nomade et pourtant si présente et si éloignée de nous. Quand nous 
l'aurons plus peur de la mort qui nous blanchit de nos actes, de nos 
non-actes, nous pourrons voler de nos propres ailes même après la mort 
comme deux oiseaux blancs au bout d'un mât épris de liberté.

Rêves blancs.

                                                                                                                           
                                                                                                           Texte:  Eric Poirion.